Étude SCLERONCO-1 : étude de tolérance et de pharmacovigilance des Immune Checkpoint Inhibiteurs chez les patients ayant une SCLERodermie systémique préexistante en ONCOlogie - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
L’immunothérapie par Inhibiteurs de Checkpoint (ICP) est indiquée dans un nombre croissant de pathologies onco-hématologiques et représente un espoir considérable pour les patients atteints de cancer, en permettant des réponses durables avec un profil de tolérance généralement meilleur que les autres traitements anticancéreux conventionnels. Ces immunothérapies sont longtemps restées contre-indiquées chez les patients atteints de maladies auto-immunes ou inflammatoires chroniques, devant un risque potentiel accru d’effets secondaires immunologiques et d’exacerbation de leur pathologie sous-jacente. La sclérodermie systémique (ScS) est une pathologie auto-immune et fibrosante dont certaines formes peuvent être associées au cancer, en particulier celles associées aux anticorps anti-ARN polymérase III (ARNpolIII). La tolérance des ICP chez les patients ayant une ScS est inconnue. Cette étude vise à évaluer la tolérance des ICP chez les patients porteurs de ScS.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective, nationale (en France), des patients ayant un antécédent de ScS préalable et traités par un anti-PD1 ou un anti-PD-L1 en France, pour une indication onco-hématologique, sur la période 2013–2020. Le recrutement des patients a été réalisé via un appel à observation de la Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI), du Club Rhumatisme et Inflammation (CRI) et du Groupe Francophone de Recherche sur la Sclérodermie (GFRS). En date du 17 septembre 2020, 14 observations ont été signalées.
Résultats |
Quatorze patients ont été inclus dans l’étude (9 femmes et 5 hommes) dont l’âge médian (extrêmes) était de 57 (34–70) ans. Les patients étaient traités pour un cancer pulmonaire (n=12), cutané (n=1), autre (n=1). Les patients étaient traités par anti-PD1 (n=12) ou par anti-PD-L1 (n=2). L’immunothérapie anti-PD1 ou PDL1 était donnée en monothérapie (n=13) ou en combinaison avec une chimiothérapie cytotoxique (n=1). La ScS était diagnostiquée en médiane (extrêmes) depuis 8,0 (0,3–30,0) années avant le diagnostic de cancer. Deux (14 %) patients avaient une ScS paranéoplasique avec anticorps anti-ARNpolIII. Les données de tolérances étaient complétées pour 9 patients et retrouvaient des effets secondaires immunologiques de grade ≥2 chez 2/9 (22 %) des patients (un patient avec pneumopathie de grade 2 et un autre patient avec un diabète immuno-relié de grade 4). Trois des 9 patients (33 %) ont présenté une aggravation de leur ScS, sans nouvelle atteinte d’organe. Aucun patient n’est décédé d’un effet secondaire immuno-relié ou d’une évolution de la sclérodermie au cours du suivi. La durée médiane (extrêmes) de suivi après l’initiation du traitement était de 15,1 (3,0–63,0) mois. Une actualisation des données de tolérance sera présentée lors du congrès.
Conclusion |
En concédant un taux de poussées de la sclérodermie qui survient chez un tiers des patients, le profil de tolérance des inhibiteurs de checkpoint chez les patients ayant une sclérodermie systémique et traités pour un cancer semble généralement acceptable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 41 - N° S
P. A29-A30 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?